Quand partent les étourneaux : détails sur leur migration

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Vous observez les nuées tourbillonnantes d’étourneaux en automne, mais savez-vous vraiment pourquoi ces oiseaux entament leur migration ? Ou encore, quand partent les étourneaux ? Découvrez les mécanismes de la migration automnale, déclenchée par le raccourcissement des jours, le froid et la raréfaction des ressources. Les étourneaux du Nord et de l’Est de l’Europe partent entre fin septembre et novembre, avec un pic en octobre, pour rejoindre le Sud de la France, l’Espagne ou le Maghreb. Contrairement aux étourneaux sédentaires des régions douces ou des villes, ces migrateurs parcourent des milliers de km, un voyage modifié par le réchauffement climatique qui retarde leurs départs ou les incite à rester.

La migration d’automne des étourneaux : un phénomène complexe

Le ciel s’assombrit soudain, des milliers d’étourneaux tourbillonnent en une chorégraphie spectaculaire. Ce phénomène, appelé « murmuration », marque souvent le départ imminant de certaines populations vers des contrées plus clémentes.

Savez-vous quand et pourquoi ces oiseaux entament leur grand voyage ? Les étourneaux du Nord et de l’Est de l’Europe, poussés par le froid et la rareté de la nourriture, migrent en automne. Leur départ survient généralement entre octobre et novembre, selon les conditions météorologiques.

Un automne doux retarde leur exode, tandis qu’un refroidissement précoce accélère leur envol vers le sud ou l’ouest de l’Europe.

En Île-de-France, par exemple, des étourneaux venus de Pologne, Suède ou Belgique rejoignent les locaux dès septembre. Ces rassemblements massifs, bien plus que des spectacles visuels, traduisent une stratégie de survie collective : partager des informations sur les ressources et se protéger des prédateurs.

Contrairement à ces migrateurs, les étourneaux des régions méridionales restent sédentaires. Leur choix de rester ou partir dépend donc de leur origine géographique et de leur capacité à s’adapter aux ressources locales.

Le calendrier précis de la migration automnale

La période générale du grand départ

Les étourneaux du Nord et de l’Est de l’Europe migrent entre fin septembre et novembre. Ce déplacement s’explique par la baisse des températures et la raréfaction des ressources alimentaires, notamment les insectes. Leur migration est une réponse directe à la pression environnementale saisonnière.

Le pic migratoire survient autour de mi-octobre. À cette période, les vols groupés, souvent composés de milliers d’oiseaux, traversent le ciel. Ces murmurations, mouvements synchronisés spectaculaires, renforcent la cohésion du groupe et facilitent le partage d’informations sur les zones de nourriture. Ces rassemblements attirent également des observateurs passionnés.

Les populations migratrices proviennent principalement d’Europe du Nord-Est. Elles rejoignent des régions plus douces, comme le sud de la France, l’Espagne, l’Italie ou le nord de l’Afrique. Leur destination dépend des conditions climatiques et de la disponibilité des ressources, comme les fruits, les vers de terre ou les déchets en zones agricoles.

Un départ influencé par la météo et les ressources

Le calendrier dépend des aléas climatiques. Un automne clément retarde souvent le départ, les températures modérées et la nourriture abondante permettant de rester plus longtemps dans les régions d’origine. Ce phénomène s’intensifie avec le réchauffement climatique, où certaines populations urbaines deviennent sédentaires.

Inversement, un froid précoce ou une pénurie de nourriture accélère leur exode. Les vents favorables jouent aussi un rôle clé : les étourneaux privilégient les trajets économes en énergie pour optimiser leur survie. Leur adaptation aux conditions météorologiques illustre leur flexibilité comportementale.

Enfin, la photopériode (durée de lumière) régule leur timing saisonnier. La diminution de la lumière active des mécanismes hormonaux, préparant les oiseaux au voyage. Ces ajustements, combinés aux conditions météo, déterminent leur départ. Leur capacité à s’adapter aux aléas climatiques garantit leur succès migratoire, malgré les variations annuelles.

Migrateurs ou sédentaires : tous les étourneaux ne partent pas

Les grands voyageurs : les populations du nord et de l’est

Les étourneaux du Nord et de l’Est de l’Europe, comme ceux de Pologne, Suède ou Pays-Bas, doivent migrer pour survivre. Le gel du sol et la neige rendent impossible la recherche d’insectes et de vers, leurs principales sources de nourriture. Dès que les températures descendent sous les 5 °C et la durée d’ensoleillement tombe sous 10 heures par jour, leur organisme déclenche un mécanisme ancestral.

Leur départ vers des régions plus clémentes est une nécessité. Ces oiseaux parcourent des milliers de kilomètres, guidés par des signaux biologiques et environnementaux. Un départ tardif pourrait les exposer à des vagues de froid soudaines, véritables pièges écologiques.

Le phénomène illustre leur adaptation à des environnements rigides, mais les rend vulnérables aux aléas climatiques. Les vents contraires et les tempêtes en Méditerranée augmentent la mortalité lors des traversées. Ces déplacements énergivores deviennent de plus en plus risqués avec les changements climatiques.

Les résidents : les étourneaux de l’ouest et du sud

Dans les régions à climat doux, comme l’Ouest et le Sud de l’Europe, la majorité des étourneaux reste sédentaire. La France, notamment sa façade atlantique, offre des conditions optimales pour l’hivernage grâce à la disponibilité des graines, fruits et graisses. Les villes, avec leurs îlots de chaleur et nourriture constante, jouent un rôle clé dans ce phénomène.

Les zones urbaines favorisent cette sédentarisation. En Île-de-France, les migrateurs du Nord viennent se mêler à la population locale dès septembre. Pourtant, les dortoirs hivernaux, autrefois peuplés de millions d’oiseaux, ont vu leurs effectifs chuter, passant d’un million à 100 000 individus en Île-de-France depuis les années 1980.

Ce mélange illustre leur flexibilité, mais soulève des inquiétudes. L’uniformisation des milieux agricoles et l’isolation thermique des bâtiments réduisent les sites de nidification et ressources alimentaires. Les jeunes et femelles partent souvent en premier, laissant les zones urbaines densément peuplées par des oiseaux expérimentés.

Les signaux qui déclenchent le départ en migration

L’horloge interne et la durée du jour

L’arrivée de l’automne active un mécanisme biologique chez les étourneaux. La photopériode, c’est-à-dire la réduction progressive de la durée du jour, agit comme un signal irréversible. Lorsque la lumière quotidienne tombe sous 10 heures, des changements hormonaux préparent les oiseaux au voyage. Ce déclencheur prévoit l’hiver avant même que le froid ne se fasse sentir. Les oiseaux augmentent alors leur consommation de nourriture pour stocker des réserves énergétiques, un phénomène appelé hyperphagie pré-migratoire. Ce mécanisme, ancré dans leur biologie, reste fiable même si les températures fluctuent. Les étourneaux trouvent ces ressources dans les zones agricoles, où les récoltes laissent des graines accessibles, ou dans les villes, où les déchets humains complètent leur régime.

Les facteurs modulateurs : froid et nourriture

Si la photopériode fixe le cap, d’autres éléments ajustent le moment précis du départ. Le froid et la nourriture jouent un rôle décisif en modulant l’urgence du départ. Voici les principaux facteurs en jeu :

  • La baisse des températures : Un refroidissement sous les 5°C accélère le départ. Le froid influence leur métabolisme, augmentant leurs besoins énergétiques pour survivre. Les jeunes oiseaux, moins résistants, réagissent en priorité à ces chutes thermiques.
  • La raréfaction de la nourriture : La disparition des insectes et des fruits sauvages rend la survie difficile. Les étourneaux anticipent ce manque en quittant les régions où les ressources s’épuisent. Les cultures de maïs ou les vergers en fin de saison deviennent des lieux de rassemblement avant le départ.
  • Les conditions météorologiques : Les oiseaux attendent des journées sans vents contraires pour optimiser leur dépense énergétique. Ils privilégient les vents porteurs qui allègent leur trajet. Les dépressions hivernales, bien que dangereuses, sont parfois exploitées pour gagner des centaines de kilomètres sans efforts.

Le comportement avant le départ : rassemblements et hiérarchie

Avant de s’envoler, les étourneaux adoptent un comportement collectif fascinant. Ils forment des murmurations : ces ballets aériens renforcent la cohésion du groupe et trompent les prédateurs. Ces nuées, parfois composées de milliers d’oiseaux, deviennent des phénomènes naturels captivants. Les mouvements synchronisés, qui semblent aléatoires, suivent des règles simples : chaque oiseau réagit aux mouvements de ses sept plus proches voisins, créant une réaction en chaîne.

Le départ suit un ordre précis. Les jeunes étourneaux, nés au printemps, prennent les devants. Leur inexpérience les pousse à migrer plus tôt, sécurisant des zones d’hivernage accessibles. Les femelles adultes s’envolent ensuite, tandis que les mâles adultes, plus expérimentés, ferment la marche. Cette hiérarchie reflète l’adaptation de chaque groupe à son âge et à son besoin de survie. Les mâles dominants, souvent plus âgés, évaluent les risques météorologiques avant d’entamer le voyage.

@laplaceduvillagetv IMPRESSIONNANTE INVASION D’ÉTOURNEAUX ! À Dompierre-les-Ormes (Saône et Loire-France), une inquiétante invasion d’oiseaux ! Des milliers d’étourneaux tournent dans le ciel, depuis quelques temps, juste au-dessus de la place du village… avec beaucoup de bruit (y compris la nuit) et des déjections d’un forte puanteur. La mairie diffuse des sons d’oiseaux prédateurs (cris de faucons…) mais sans grand succès… On ne connaît pas les raisons d’un tel rassemblement. #Hitchcock ♬ son original – La Place du village TV

Le voyage migratoire : destinations et stratégies

Les quartiers d’hiver des étourneaux

Les étourneaux migrateurs recherchent des régions où l’hiver reste doux et où les ressources alimentaires restent accessibles. Leur survie dépend de la capacité à trouver des sols non gelés pour atteindre insectes et vers.

  • Sud de la France : Un refuge privilégié pour son climat clément et ses milieux ouverts. Les plaines agricoles attirent ces oiseaux en quête de nourriture.
  • Péninsule Ibérique : L’Espagne et le Portugal offrent des conditions adaptées grâce à leurs zones côtières et agricoles, fréquentées par des milliers d’individus.
  • Afrique du Nord : Le Maghreb attire les populations venues de l’Est et du Nord de l’Europe grâce à des températures modérées et des sols propices à la recherche d’invertébrés.

Ces destinations assurent une alimentation riche en protéines. Les étourneaux choisissent aussi les zones urbaines, où déchets et mangeoires complètent leur alimentation.

La logistique du voyage : faire le plein d’énergie

La migration est un effort exigeant. Avant le départ, les étourneaux entrent en « zugunruhe » pour accumuler des réserves de graisse, parfois un tiers de leur poids. Ces réserves leur permettent de parcourir des centaines de kilomètres sans escale.

CritèreDescription
Période de départFin septembre – Novembre
Pic de migrationMi-octobre
Populations concernéesÉtats du Nord et de l’Est de l’Europe
Facteurs déclencheursBaisse de la durée du jour, chute des températures, manque de nourriture
Destinations d’hivernageSud de l’Europe et Afrique du Nord

Le voyage s’effectue par étapes. Les haltes, souvent programmées selon les vents et points d’eau, permettent de se nourrir de fruits, insectes ou déchets. Ces arrêts, de quelques heures à plusieurs jours, réduisent les risques liés à la fatigue et aux prédateurs, tout en optimisant les courants aériens.

L’impact du changement climatique sur leurs habitudes

Un départ de plus en plus tardif

Le réchauffement global modifie profondément les schémas migratoires des étourneaux. Les automnes plus doux constatés ces dernières décennies retardent leur départ vers le sud.

Les étourneaux migrent désormais entre 2 à 6 semaines plus tard qu’il y a 30 ans. Ce décalage s’explique par la persistance de températures clémentes et la disponibilité prolongée des ressources alimentaires.

Vous devez sans doute observer que les vagues de froid ne surviennent plus systématiquement en octobre. Cette stabilité thermique réduit l’urgence de fuir les régions septentrionales, comme en Île-de-France où les dortoirs hivernaux ont chuté de 1 million à 100 000 en 40 ans.

Une tendance à la sédentarisation

Une transformation majeure se dessine : de plus en plus d’étourneaux renoncent carrément à migrer. Ce phénomène s’observe particulièrement dans les villes et le sud de l’Europe.

Plusieurs facteurs expliquent cette adaptation :

  • Hivers plus cléments : Les températures extrêmes deviennent rares, limitant les risques pour les oiseaux restant sur place. En Europe du Sud, les températures hivernales ont gagné 1,5°C depuis 1990.
  • Nourriture disponible : Les espaces verts urbains et les déchets humains offrent un approvisionnement constant. Les cultures de maïs et de fourrage en périphérie urbaine offrent des ressources inédites.

Ce changement pourrait redessiner la carte migratoire ancestrale de l’espèce. Imaginez des hivers avec des dortoirs d’étourneaux rares en Île-de-France, tandis que d’autres zones voient leur population hivernante augmenter.

Que retenir sur le départ des étourneaux ?

La migration des étourneaux vers le sud de l’Europe constitue un phénomène notable, déclenché chaque automne entre octobre et novembre. Seuls les oiseaux du Nord et de l’Est de l’Europe entament ce périple, poussés par le froid et la raréfaction de la nourriture.

Ce départ s’explique par une combinaison de facteurs : le raccourcissement des jours active leur horloge biologique, tandis que la chute des températures et la pénurie d’insectes rendent leur survie locale impossible. En Île-de-France, ces migrateurs se mêlent aux oiseaux résidents dès septembre.

Le changement climatique modifie leurs habitudes. Des hivers plus doux poussent certains à rester sur place, d’autres réduisent la distance de leur voyage. Une étude suisse (2023) illustre l’incertitude croissante. Observer ces nuées reste une occasion d’appréhender les bouleversements écologiques en cours.

La migration des étourneaux, entre octobre et novembre, concerne surtout les populations du nord et de l’est de l’Europe, poussées par le froid et le manque de nourriture. Le changement climatique retarde leur départ et favorise la sédentarité. Lors du prochain automne, levez les yeux au ciel pour admirer ces ballets migratoires en pleine évolution.

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Alain Marécot

Alain, artisan polyvalent passionné, vous offre tout son savoir-faire. Fort de 25 années d’expérience sur le terrain, il partage conseils pratiques, retours d’expérience et astuces de pro pour accompagner tous vos projets d’amélioration de l’habitat.

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